La nuit. Noire. Profonde. Infinie. Celle où l’on ne voit plus rien d’autre que le halo de nos frontales. Celle où le froid nous anesthésie. Celle où l’on ne sait plus très bien où l’on est, qui l’on est. La nuit. Eprouvante. Exigeante. Ereintante. Et pourtant c’est la nuit qui me manque le plus. Car c’est elle que je redoutais chaque jour. Et c’est elle qui m’a offert l’absolu. Sans elle, pas de ciels aux mille étoiles ou de voie lactée. Pas d’états seconds ou d’hallucinations. Pas de ces lignes d’horizons lentement dévoilées aux lumières de l’aube. Pas de silences. La nuit. L’autre monde. L’autre vie. L’autre moi.
Cette Swiss Peaks, ce n’était pas une course, un dossard ou une ligne d’arrivée. C’était bien plus que ça. C’était des moments. Des instants volés. Mis les uns à côté des autres, c’était une vie. Car j’ai la sensation d’avoir vécu là haut. Pleinement. Simplement. Passionnément.
Je ne sais plus tout à fait ce qui m’a poussé à m’inscrire à cette course. Ce qui m’a fait basculer. Mais dès que Mélanie m’en a parlé, c’est devenu comme une obsession. Je rentrais de la Réunion, c’était l’automne, j’étais dans le grand vide, l’inconnu de l’année à venir. Et je voulais de la montagne. Encore de la montagne. Un défi oui. Mais surtout passer du temps sur les sentiers, beaucoup de temps, et l’idée d’une traversée, d’un point à l’autre, des glaciers au lac, en intimité, m’a envoutée.
Je me suis inscrite. J’ai construit ma saison sans trop y penser, sans réelle logique, à l’envie. L’été est arrivé. Je suis partie marcher seule sur le GR10 Pyrénéen et j’ai failli tout annuler. A quoi bon prendre un dossard pour vivre la montagne après tout ? Marcher la nuit ? Ne pas dormir ? Une idée folle. Et Grenoble m’a réconciliée avec mes choix. L’Ut4M. La magie. Les rires. Le plaisir. Certes, faire 170 km le week-end précédent n’était pas, au premier abord, la préparation la plus logique qui soit. Mais pour moi, elle s’est avérée parfaite. Repartir avec l’envie, le sourire, la confiance. Sentir le soutien tout autour de moi. Et comprendre que j’étais prête. Que j’aimais ça aussi, aller plus vite. Que l’impossible était à la porte de mes capacités physiques et surtout mentales.
Oui. Je suis arrivée en Suisse prête et terriblement heureuse. Car j’allais découvrir tout un canton, le Valais. Et prendre le départ de l’une des aventures les plus incroyables de ma vie. Le plus long ultra trail d’Europe. 360 km et près de 26 000 m de dénivelé positif. La Swiss Peaks.
Aujourd’hui, je commence tout juste à réaliser ce que j’ai fait. Oui, c’était une sacrée traversée. Longue. Exigeante. Technique. Alpine. Quelquefois dangereuse. Mais nous ne sommes pas des héros. Nous n’avons fait que marcher dans les montagnes, nuit et jour. Et étrangement, ce qui me reste le plus en mémoire, ce sont surtout ces moments de plénitude au petit matin, tout en haut, à passer les cols quand le soleil se lève. Comme des petites victoires à chaque fois. Ces silences échangés au milieu de l’infini. Ces regards qui signifient tout. Quel bonheur de partager ces instants.
C’est cela que je cherchais le plus cette année. Vivre l’aventure dans les yeux de l’autre. Et chaque course à laquelle j’ai pu participer en 2018 a été faite de rencontres et de solides attaches. Celle-ci n’a pas dérogé à la règle. Loin de là. Et c’est une belle amitié qui s’est consolidée là haut. Ancrée dans les montagnes du Valais pour toujours. Ce n’était pourtant pas prévu. Mais c’est vite devenu comme une évidence.
Oberwald. Dimanche 2 septembre. 13 heures. Nous partons. 300 paires de jambes en route pour l’inconnu. Qui d’entre nous trébuchera ? Qui d’entre nous trouvera la ressource ? Le grand mystère, l’excitation de ces défis hors normes.
1ère heure
Je n’ai plus d’énergie. J’ai pourtant mangé un peu avant le départ. J’ai bu. Mais là j’ai chaud. Je le laisse partir devant moi. Il disparaît peu à peu sans s’en apercevoir. Je les laisse tous me doubler dans cette montée régulière. J’ai chaud. Mon sac me paraît peser des tonnes. Et tous ces doutes qui débarquent dans ma tête. De plus en plus. Ça résonne. Je vais tomber. Je m’arrête. Je m’assois. Je n’entends plus rien. Ça bourdonne dans mes oreilles. Mon champ de vision s’est réduit. Je sors une compote. Je respire. Tous les coureurs sont passés, les uns après les autres. Devant moi. L’un d’eux m’a même dit “Déjà ?! Tu t’arrêtes déjà ?!”. Je le reconnaitrai une semaine plus tard sur le podium. Il terminera lui aussi. Je respire. Profondément. Je m’isole. Tout le stress est arrivé d’un seul bloc. Il le fallait bien, non ? Cela aurait trop facile d’avoir bien dormi et bien mangé la veille. J’ai peur. Je n’y arriverai pas. Arrête Emilie. Ça suffit. Tu sais faire. La montagne. Tout ira bien. Aies confiance. J’entends de nouveau. Je me calme. Je repars. Et je double les derniers. Par fierté. Et pour me rassurer.
6e heure
Quatre sommets à passer aujourd’hui. Voilà comment je raisonne. Par étapes. Un jour, une base vie. Et par nombre de cols à passer. Je me repère uniquement à l’altitude sur ma montre. J’ai fait la moitié de mon étape. J’ai vu un glacier au loin derrière moi. On m’a expliqué qu’il s’agissait de la source du Rhône et que c’est lui qui passait là bas en contrebas. Quelle merveille ! Les nuages sont peu à peu rentrés et ont rafraichi l’air ambiant. Et il y a eu ces oiseaux. Ces petites fusées au-dessus de ma tête quand j’ai atteint le Mossmatte à plus de 2100 m d’altitude. Je n’ai pas compris immédiatement. Un vrai courant d’air ! Un gros sifflement ! Une fois remise de la surprise, on se regarde avec le type derrière moi et on rit. Bienvenue sur les cimes !
J’essaie de ne pas me faire entrainer par le rythme rapide du début de course. Mais je suis si contente d’être là et d’avoir pris mon allure que je double tranquillement. Doucement Mimi. La route est longue. Je croise et recroise déjà les mêmes silhouettes. Discute avec ceux qui, je l’ignore encore, auront une place importante dans cette aventure. Jusqu’au bout du chemin. Et je rejoins cette chapelle et celui qui partagera ma route, à chaque instant. Mais ça, nous ne le savons pas encore.
9e heure
Nous sommes dans le brouillard. Cinq fantômes. Perdus dans la nuit. Enfin c’est ce que les autres pensent. Non. Nous ne sommes pas perdus. J’ai miraculeusement, et pour la première fois, chargé la trace GPS sur mon téléphone le veille de mon départ pour la Suisse. Nous savons donc exactement où nous sommes. C’est à dire pas du tout sur la trace ! Certains s’énervent. Intérieurement, ça m’amuse un peu ce rebondissement. J’aime ces moments où les gens se révèlent. Oui c’est pénible de ne plus trouver aucun balisage. Mais gardez votre énergie. On en aura besoin. On quadrille la zone. On se replace sur des sentiers. On scrute le sol à la recherche d’un marquage de GR sur une pierre. On finira par retrouver un fanion beaucoup plus bas dans la descente. Et les autres sont déjà repartis devant. On est de nouveau tous les deux. Je l’ai rattrapé tranquillement dans la 3e montée du jour alors qu’il parlait grec avec deux coureurs. On allait d’abord doucement en fond de vallée, au milieu des vaches et au son des cloches. Puis on est montés en pente plus abrupte. Ça y est. On y est. Dans la montagne. Au milieu des genets ou des buis, je ne sais plus très bien, on s’est frayé un chemin. Et la nuit est tombée. Il faisait froid. La veste, les gants et le buff déjà sortis à 21h pour se réchauffer. Ça promet. Et ce brouillard et ce vent là haut…
15e heure
Cette descente. C’est comme si cela ne s’arrêtera jamais. 1000 m d’altitude à perdre. Ces virages à découvert et maintenant en sous bois. Toujours. Interminable. Nous avons vaincu notre 4e sommet du jour. L’Eggerhorn. A 2455 m d’altitude. La pluie avait fini par s’arrêter. Le brouillard s’était dissipé. C’était beau là haut. Après le petit chaos de l’ascension. Nous observions les frontales, au loin, au-dessus de nos têtes. De tous petits points de lumière au milieu du néant. Et nous montions. De plus en plus trempés. Alors on a inauguré nos pèlerines. Qu’il était beau en Charlemagne. Et moi en Princesse. Avec nos toges, on est allés au sommet, puis tout en bas vers la ville. Vers Binn, où l’on pouvait sentir le bois des chalets si typiques. Il râlait. Epuisé. Je souriais. Amusée. Bientôt le terminus pour aujourd’hui.
18e heure
J’ai dû dormir cinq minutes. Peut être trois. Ai-je dormi ? Je peux en revanche vous dire tout ce qu’il s’est passé dans ce dortoir de la base de vie de Binn. Le lit douillet. Les couvertures. Le ronflement de l’homme à côté de moi. Les portes qui s’ouvrent et se referment. Cette envie de m’endormir lors de ces 40 minutes de repos qu’on s’est accordées. Sa respiration de Morphée quasi immédiate que je jalouse. Et j’attends. Et j’entends. Ce réveil qui sonne déjà. En route. Il faut déjà repartir et quitter cette caserne de pompiers. Je voudrais rester dans cette chambre. Il fait encore nuit.
Il est 6 heures. Nous partons. Sereins. Avec trois heures d’avance sur la barrière horaire et après deux petites heures de pause. J’ai rechargé mon sac en nourriture, rechargé mes batteries de frontale, de montre et de téléphone, rechargé mon courage. Allons profiter du lever de soleil qui va arriver. Et pour se réveiller en douceur, quoi de mieux qu’un petit moment musical sur le sentier. Cette envie de rire et de danser. Mamma Mia ! Une bulle commence à se créer autour de nous. Lentement. Mais à aucun moment, on ne verbalisera cela. Pas de promesse ou de pacte. Juste avancer.
21e heure
Que cette ascension fut longue et éprouvante… Une marche d’approche infinie. Près de 8 km en pente douce. Dans la fraicheur du matin. A faire l’accordéon avec deux belges et un suisse allemand. Puis de plus en plus pentu. J’avance. Péniblement. Mes yeux piquent. La nuit blanche me donne des idées noires au milieu des petites fleurs mauves. J’aurais dû rester plus longtemps, le laisser partir. Ne pas écouter son rythme. La nuit prochaine, je dors. Comme prévu. Il le faut. Je ne veux plus être abattue dans ces montées sèches que j’adore d’ordinaire.
Même si j’ai l’impression d’être lente, finalement ça avance. Sûrement. Et nous voilà là haut, à longer ces névés, à poser des pierres sur les cairns l’un après l’autre sans échanger un mot, à flirter avec les nuages bas. Après près de quatre heures d’effort. Et pour la première fois, une petite magie s’installe. Le soleil est là. En basculant dans l’autre vallée. Direction Fleschboden. 72e km pour déjà 5300 m D+ (dénivelé positif) dans les gambettes. Ce soleil, cette piste caillouteuse, cette vue. Il me semble que tout devient facile à présent. Le petit groupe de randonneurs se demande ce que nous fabriquons avec ce dossard. Ils n’en croient pas leurs oreilles quand on leur explique. Oui. Des foufous nous sommes, des foufous nous resterons. Même les yeux fermés…
29e heure
Qu’est ce qu’on fabrique dans ce tunnel ? A côté des gros camions ah ah ! Bienvenue sur l’ultra Trail suisse des semi remorques ! Simplon. Son charme autoroutier. Son bitume. Ses kilomètres de route. Il peste. Comme d’habitude, je ris. Il m’amuse. J’adore quand il s’énerve pour rien. Il faut bien rallier ces deux vallées après tout. C’est ça ou on descend tout en bas pour remonter. Alors ceux qui ont construit cette route et ce tunnel, ils ne sont pas si idiots finalement !
C’est long cependant. Et on est très fatigués. On a passé notre journée à cheminer sur un sentier technique où il est difficile de courir (même s’il est vrai qu’on marche surtout) oscillant autour des 2000 m d’altitude. A se faire brûler par le soleil et le vent glacé. Fait-il chaud ? Fait-il froid ? Quand on passe le petit single en balcon, très étroit, avec tantôt quelques planches en bois pour faire passerelle, tantôt de petites chaînes pour se sécuriser, là on a bien chaud ! D’autant qu’il me dit somnoler. Heu, alors non, là, ce n’est pas tout à fait le moment !! C’est splendide mais il faut rester concentrés car le vide est là. Mettre les mains, s’agripper aux rochers. Contente de passer de jour ici. Et aussi avec juste un petit sac de trail. Je m’imagine avec mon gros sac de rando. Pas simple…
De plus en plus, on pique du nez. Le soleil me réveille mais m’assomme en même temps. On se regarde et on se dit que de micro siestes nous feront le plus grand bien. Alors au moindre spot, c’est parti pour le roupillon. Dans l’herbe, après avoir traversé le grand névé, il s’endort. Il ronfle même. C’est dégueulasse. Moi pendant ce temps, je me fais piquer par des petites mouches. Elles m’énervent. Ça me chatouille. Pourtant je sens bon hi hi. Merde ! Allez jouer ailleurs. Bon, j’abandonne. Et tout en restant allongée, je profite de l’instant. C’est magnifique ici. Cette montagne en face de moi. Quelle chance nous avons. Cette scène est simple, douce… et le réveil sonne. C’est reparti.
Un peu plus loin, on sera applaudis et on mangera à la terrasse d’un petit refuge d’altitude, Bortelhütten. Avec un petit groupe de quatre amis que l’on retrouvera jusqu’au dernier jour. Comme ce couple de chinois qui arrive peu après que l’on double et redoublera sans cesse pendant six jours. Ou Charles, notre ombre, jamais bien loin, chaque jour aussi. Palmira aussi, très en jambes aujourd’hui, elle galope, elle galope loin devant ce jour là ! Les épicuriens du trail sont de sortie. Et prennent leur temps en terrasse. Et oui !
Encore une sieste un peu plus loin car ce grand rocher plat n’attend que nous. Tu dors Mimi ? Bah non, il n’y a que lui qui dort, c’est bien connu. Alors je n’insiste pas. Je regarde les nuages. C’est joli. J’adore être là, dehors, tout le temps. Faire ces courses d’ultra endurance, c’est grisant. Vraiment. Bon, là le tunnel de Simplon, c’est grisant aussi… de pollution ! Quand on rejoint le poste de ravito dans le garage, nous sommes fatigués et on commence à en avoir assez des bananes, fromages et chocolats. Toujours pas de plat chaud. Il faut donc attendre les bases de vie. J’ai une envie de fraicheur, de fruits, de légumes, de riz. Mes parents sont là. Ils nous attendaient depuis un bon bout de temps. Les meilleurs. Chaque jour, ils seront postés sur l’un des ravitos. J’avais peur au début. De ne pas être bien, épuisée, peut être même désagréable. J’ai vu tellement de choses en course que j’ai toujours préférer me gérer seule. Mais ça va. J’encaisse. On est fatigués mais debout. Et du coup on arrive à prendre du temps pour eux. Ils nous apportent beaucoup. C’est rassurant de les avoir avec nous. Une véritable équipe. Le suivi GPS avec nos balises ne fonctionne pas, je sais qu’ils relayent l’info aux proches. Pas simple de répondre aux messages reçus, on les aperçoit, ça émeut. Nous ne sommes pas deux. Ni quatre. Nous sommes une petite armée à avancer…
34e heure
Nous avons quitté la frontière italienne. Gravi la Bistirepass. Avant le coucher du soleil. Sous le vent froid qui fouette le visage déjà buriné par le soleil. Il aime quand la pente est plus forte. Moi aussi. On grimpe plus vite. Mais je fais attention à me préserver aussi et repère le balisage. Les doudounes sont de sortie. Rien de trop dans nos sacs de 20 litres. L’amplitude thermique est importante dans ce joli Valais. Je trotte un peu en descente, j’aimerais suivre Charles qui dévale la pente. Mais il préfère marcher vite. On reste là. Jamais très loin l’un de l’autre. A portée de vue.
En passant la rivière et remontant pour la dernière bosse du jour, je m’inquiète. J’ai cette douleur à l’omoplate qui s’installe. Envie de balancer mon sac. Ça n’arrive qu’en rando habituellement, avec 15 kilos sur les épaules. Pourquoi là ? En course ? Bordel ! Alors je pousse sur mes bâtons de rage et de désespoir. Et je monte dans le halo de ma frontale.
41e heure
La nuit est revenue. Le grand néant. Le petit ravito de Giw est cette petite lumière au milieu du vide. Je me sens bien. J’y ai même fait de la balançoire avant de repartir. Je plaisante avec quelques bénévoles. C’est calme. J’essaie de faire abstraction des habituelles complaintes des autres coureurs sur le contenu des ravitos. Oui, c’est comme ça, il va falloir faire avec. Il faut s’adapter maintenant. C’est comme ça qu’on survit depuis la nuit des temps non ?! Et avancer. Les abandons se poursuivent. Déjà. C’est difficile mais je ne compte pas lâcher. Et mon compagnon de cordée non plus. Il râle oui. Mais c’est lui, je le connais, c’est sa façon de s’exprimer, d’évacuer le stress. Et au fond, il est heureux. Je le sais.
D’autant qu’il y a de quoi ruminer et ronchonner avec la descente vers Eisten. Interminables lacets. En haut, on est déjà complètement endormis. Je ferme sans cesse les yeux. Je n’en peux plus. Quand je les ouvre, les formes apparaissent. Les arbres, les rochers. Tout se transforme. Je le sais, rien d’anormal. La nuit. Si difficile. Je m’assoupis par instants. Rocher. Stop. Dodo. Ah non, trop froid. Partons d’ici. Et ça redescend sans cesse. On tape les pieds dans les cailloux. L’horloge tourne. C’est raté pour minuit. On arrivera finalement à la base de vie à 1 heure passée. Cassés par la pente. Je me dis que ces descentes ont été mises là, avant les bases de vie, pour qu’on n’ait qu’une seule envie : renoncer. Et moi je n’ai qu’une envie : continuer. Km 113. Ce grand gymnase sera notre camp de base pour quatre heures.
A peine nos sacs suiveurs récupérés, on demande les lits. On met quelle heure ? Il me répond 4 heures. J’ai envie de l’embrasser. Oui ! Dans 2h30 ! Oh la grasse matinée ! Bien sûr, il s’endort immédiatement. Bien sûr, j’entends les respirations, son souffle, le système de ventilation qui se met en marche (Dieu existe, car il doit faire 40 degrés là dedans, j’ai cru qu’on allait mourir desséchés). Mais je suis bien sur ce matelas. Et je finis par sombrer doucement.
Au réveil, on est silencieux. Et apaisés. Le repos des guerriers. J’ai enfin réussi à dormir. Il n’y a plus grand monde dans le dortoir. Je profite de la douche chaude. Je mange l’un de mes plats lyophilisés. J’avais pensé en emmener quelques uns au cas où je me lasserais des pâtes. Bonne idée. Je me déguste un poulet riz à la normande à 4h du mat’. Logique. La randonneuse. On est prêts. Bien couverts pour affronter l’humidité. Il salue quelques connaissances qui nous expliquent pourquoi ils arrêtent. Il est 5 heures. Et on repart sous les doux encouragements de ceux encore dans la salle de repos. Ensemble. Au revoir Eisten. A présent, tout va pouvoir commencer…
6 Comments
J’adore, vite la suite!
Une première partie de récit d’une sacrée aventure qui tient en haleine le lecteur…Alors, on attend la suite ! 🙂
Un premier paragraphe majestueux qui vous mets dans l’ambiance tout de suite, une très belle écriture, de jolies descriptions …Et puis ….et puis du suspense…mais qui est donc ce mystérieux compagnon, “une idée formidable” de plus, dans ce récit addictif dont j’attends la suite avec impatience.
La suite!!!
Quel recit, j’ai l’impression de faire cette course a tes côtés. J’ai hâte de lire la suite!
Magnifique. Moi qui aime écrire, j’en perds mes mots. C’est donc avec beaucoup d’émotions que je te dirai simplement Merci pour ce récit.
C’est extraordinairement précieux tout ce que tu nous livres là Emilie. Ton expérience, cette folle aventure, cette vie comme tu l’écris si bien au début du récit. Et j’aime tellement la façon dont tu écris, j’aime lire aussi que tes parents étaient là. C’est fort, fort, fort et je pense patienter un peu avant de lire la suite pour rester un peu imprégnée de ce 1er volet. Merci, grand merci pour ce partage.