98e heure
Nous avançons ce jour là au gré des cabanes, des refuges, des villages. La descente a été longue jusqu’à Planproz, tout en bas, à 1377 m d’altitude. L’accueil chaleureux. Je suis assommée. A la cabane de Louvie où des thermos de thé chaud avaient été disposés pour la nuit par la gardienne, j’ai appris que l’organisation recherchait toujours Palmira. Où est-elle ? Je comprends qu’on ne joue plus. Cela peut tourner au drame en un instant Et si elle était perdue, si elle était tombée ? J’étais sûre que tout allait bien. Je n’aurais pas dû la laisser là haut cette nuit. Où est-elle ? Un hélicoptère passe. Que faire ? Remonter ? Nous posons la question à Planproz. Après quelques minutes et des infos contradictoires, on nous annonce qu’elle est derrière, que tout va bien. Elle avance. Je suis rassurée. Pas d’hypothermie ou de chute. Car oui Palmira, j’ai imaginé le pire ce matin là. J’ai pleuré même dans cette descente qui me ramenait brutalement sur Terre. La montagne. Et ces voix nocturnes. C’est terminé à présent. Tout va bien. Bienveillance, réconfort et sourires à Planproz. Viennoiseries aussi hi hi. Et ensuite, sous le soleil qui revient et nous réchauffe peu à peu, nous sommes remontés vers la cabane de Brunet.
Voici l’une des rares ascensions que j’ai complètement oubliée. Perdue dans mes pensées. Ou perdue dans le vide de la fatigue. Toujours ce même rythme. Et cette douleur à mon omoplate qui prend de plus en plus de place. Je voudrais pouvoir me couper le bras. Je me souviens nettement de cette table et de ces bancs en revanche. De cette sieste de vingt minutes où le temps s’arrête. Chaque bruit autour s’éloigne. Le soleil m’écrase. Je sens mon corps de plus en plus lourd. J’ai la sensation qu’il disparaît. Il n’y a plus de douleur. Je suis apaisée, détendue. Je ne dors pas, je médite. Mon esprit vole, enveloppe tout ce qui l’entoure. Et il faut repartir.
Nous avons atteint la cabane de Mille deux heures plus tard. A chercher le balisage enlevé par les vaches. Quelles cloches celles-là ah ah ! Le sentier nous semble interminable vers la fin. Nous repérons des cabanes au loin. Est-ce là où nous allons ? C’est si loin. Nous sommes de plus en plus fatigués. Le corps avance. Monte. Mais l’esprit n’est plus toujours là. Et les yeux se ferment. Là haut, le vent amène les nuages. De plus en plus fort. La pluie arrive dans le brouillard. Nous sommes à la croisée des chemins, en haut d’un col, un de plus.
Nous retrouvons nos copains d’expédition à la cabane. Toujours les mêmes. Certains que l’on n’avait pas revu depuis hier midi. Et le couple chinois. Toujours là. Nous sommes la dizaine de fermeurs, les rescapés des bases de vie. Et en nous regardant, je sais que tout ira bien pour nous. Nous gérons notre périple. Nous irons au bout du chemin. C’est étonnant mais il y a longtemps maintenant que terminer cette course me parait évident. Nous ne sommes pas là par hasard. Nous sommes à notre place. Et je le sens. Je n’ai pas peur. Juste horriblement mal à cette épaule. Je veux que ça cesse. Je veux pouvoir profiter. Pourquoi cette souffrance s’installe tandis que mes jambes ne me font pas mal ? Je suis déçue, je ne veux pas avoir à gérer cette douleur encore plusieurs jours. J’espère un miracle à Champex. Avec du repos et un bon dodo, ça passera n’est-ce pas ? Dis moi que ça passera. Encore 19 km. Tenir.
100e heure
La pluie est là. Nous sommes au milieu des nuages. Il fait moins froid maintenant qu’on a passé le col. Je suis sous mon poncho. J’avance. Il est devant. Peut-être à 100 m. Je voudrais qu’il m’attende. Je ne veux pas avancer. Je veux avancer. Je ne sais plus ce que je veux. Rien. Le vide dans ma tête. Pas la force de penser. Un pas devant l’autre sur ce petit single. Mes yeux fermés. Je réagis dès que mon corps dévie vers le haut, dans la pente. Je rouvre les yeux. Bientôt une piste plus large. Je cours. Je trotte. Pour tenter de revenir à moi. Je l’ai rattrapé.
Arrivés à un grand bâtiment, une station de ski il me semble, nous nous endormons sur un petit banc. Assise contre le mur, je pars. C’est comme si je quittais mon corps. J’entends encore le vent. Les quelques coureurs qui passent, les bruits des bâtons. Il fait frais. Je pars peu à peu de plus en plus loin. Enfin. Je dors. Il est ailleurs lui aussi. En revenant à moi, je l’observe, j’observe tout ce qui m’entoure. Comme si on avait appuyé sur le bouton pause. Et je comprends qu’il faut poursuivre notre route. Je mets plus de cinq minutes à tenter de le réveiller. Chuchoter. Parler. Le toucher. Il est assis. Droit. Ses bâtons tenus fermement. J’ai peur de lui faire mal. De le brusquer. Il est mal. Revenu d’un autre monde. Ce banc…
101e heure
Je dors. Je marche. Comment est-ce possible ? Je sais que je dors. Et pourtant je continue à avancer. Sur cette piste large. Il est à côté. Il me parle. Je l’entends au loin. Très loin. Et tout à coup, je sursaute, je reviens à moi. Comme un cauchemar. J’entends à nouveau clairement ce qu’il me dit. Il comprend lui aussi que je dormais en marchant. Comment est-ce possible ? Je crois avoir déjà entendu parler de cela. Alors c’est donc vrai… quelle expérience hors du commun. Il faut le vivre pour comprendre.
108e heure
Champex. Km 248. Nous n’y prêtons plus attention. Ne savons plus très bien si nous sommes au km 150 au 300. Quelle importance ? Je sais juste que demain on repartira pour 53 km jusqu’à la base de vie suivante. Champex. Tu t’es faite désirer. Je ne te verrai que dans la nuit. Il faudra revenir… Car à force de dormir debout sur les sentiers, on finit par se perdre. D’autant que papoter pour se réveiller n’aide pas à la vigilance et à la concentration.
Charlemagne et Princesse Mimi s’amusent. On peut entendre leurs rires résonner dans la montagne. Ils descendent. Heureux. Mais à ce petit croisement, ils ne remarquent pas de fanions. Étrange. Regardons la trace sur le téléphone. Ah oui quand même ! Non ! On est tellement loin ! Au beau milieu dans le creux de l’épingle dessinée par la trace. Remonter. Non. Tentons de la rejoindre de l’autre côté de la vallée. J’étudie la carte GPS. Merci la technologie. Et merci le réseau. Notre décision est prise. On voit Champex au loin en face. Si près. Si loin. À notre altitude. Mais Orsières en bas. Tout en bas. Il appelle le PC course. Qui nous guide sur le même choix. Les dossards 153 et 231 sont là. Dans la nature. En orientation.
Au début abattue. Pourquoi cet acharnement ? J’ai mal à cette épaule de merde. Pourquoi on m’empêche d’atteindre Champex ? Chaque soir c’est le même scénario. Cette base de vie si proche… Et ça passe. Cette colère. Je retrouve mon optimisme. Des obstacles ? Et alors ?! On s’en sortira. Et ensemble on est invincibles.
On descend. On prend les bonnes décisions. Quelquefois les mauvaises. Cette fois-ci, c’est l’aventure. On décide de notre chemin. Je suis contente qu’on puisse se débrouiller et atteindre cette base de vie par nos propres moyens. Sans assistance. On assume nos bêtises. Après avoir passé Orsières, on remonte. La nuit tombe. Les nuages nous parlent. Nous écrivent plus exactement. Est-ce parce que l’on est ensemble depuis plus de 100 heures jour et nuit, mais nous lisons les mêmes mots dans ces nuages. Nous jouons. La Swiss Peaks est un jeu. Ces petits instants hors du temps sont si précieux.
Champex. Je suis passée dans les doigts de fée du physio. Rassurant. Bienveillant. La douleur rayonne en moi. Je suis bloquée. Je ne peux plus bouger ce bras. Mais je souris devant cette table de ravito sous la tente. Il y a de la pastèque. Je dévore toute la pastèque. Et le gâteau au chocolat. Mes parents sont là. Réconfort. Ils nous ont apporté à manger. Plein de bonnes choses et ces petits sandwiches sushis qu’on adore emporter sur le sentier. Ces regards attentifs à nous. Cette douceur. Ce soutien. Cette simplicité du moment. Je ne suis pas prête de l’oublier. Ils prennent soin de lui autant que de moi. Ils sont là. Et ça nous suffit. Après mon massage, je le rejoins sous la tente pour une heure de repos. La cordée ne se détache plus. Même aux bases de vie. Toujours là. L’un pour l’autre. Naturellement. La course continue. Il est une heure du matin bientôt. La base de vie va fermer.
113e heure
Ces messages reçus. Les proches. Quelques amis. Touchants. Rapidement consultés sur mon téléphone. Souvent en avançant, en montant, en marchant. Ces mots qui m’accompagnent. Des encouragements, un émerveillement pour certains. Une vraie force pour moi. J’avance oui. Tout va bien. Oui. Nous sommes à présent au chaud à l’étage du refuge de la Giete. Les ponchos sèchent. Nous profitons de la gentillesse des bénévoles, échangeons quelques sensations avant de monter nous coucher. Voici venu le temps où les siestes s’enchaînent aux ravitos. Je n’ai plus aucun mal à m’endormir. Et cet endroit au milieu de la nuit, il est idéal. Même si 30 minutes c’est bien trop peu selon moi. J’ai le réveil difficile. Je me demande où je suis. Jusqu’à ce que je l’aperçoive. Avec Charles. Toujours là. Les chinois se sont levés quand je dormais et sont déjà repartis.
Cette nuit là, la cinquième, on a quitté Champex, longé le lac, et on est montés à Bovine. Dans le brouillard et l’humidité. On a retrouvé Palmira. Je l’ai entendu derrière moi. Mais c’est toi ! Oh mon dieu quel bonheur en cet instant de la serrer dans mes bras. On se raconte nos versions de cette disparition qui n’en était pas une. Elle était avec Cindy derrière. Et la voilà qui file devant nous.
Cette nuit-là devait être sèche. Il pleut. De plus en plus. Quand je ne le vois plus au détour d’un virage, j’ai peur. Attends moi, j’ai peur de cette nuit, de ce brouillard. Toujours cette nuit. Cette atmosphère. Et j’ai mal. Encore. Cette épaule que je voudrais déboîter. J’ai décidé de ne plus utiliser les bâtons. De ne plus m’appuyer dessus en montée. Je les garde en mains. Mes jambes feront très bien le job. Je les plante uniquement dans les descentes plus dangereuses. Et j’essaie de ne plus solliciter ce bras. De détendre toute cette zone de mon corps. Comme je me détends sur ce matelas sous ma couette en plumes. Je sais que je suis allergique. Mais je n’aurai pas le temps de réagir. Je redescends déjà les marches de l’escalier abrupte du refuge. Tout est rangé. Fermeture. Il est cinq heures passées. Il nous reste 100 km. Pile.
117e heure
Nous sommes trois à présent. Un fermeur de sécurité nous accompagne. Il a fermé le refuge, il redescend avec nous. Au début, je n’aimais pas avoir quelqu’un derrière moi, qui s’invite dans notre bulle. Et puis, peu à peu, nous avons discuté, un type bien, généreux et amoureux de la montagne. Je l’ai aimé quand il s’est arrêté lui aussi pour prendre une photo de Martigny dans la nuit. Il vient de Lyon. Il était bénévole sur l’UTMB la semaine dernière. Cette course. Que tout le monde veut faire. Et quand j’ai vu la base de vie de Champex, j’ai compris qu’il y avait peu de chance que j’y participe un jour. Des tentes gigantesques. Nous étions une dizaine sous ce barnum aménagé pour cette course pour recevoir des centaines et des centaines de coureurs. Quelle horreur. À chacun ses envies… Mais ce ne sont pas les miennes.
Et puis cette nuit, ce matin, je parcours ses sentiers. En petit comité. Bovine. La Forclaz. Trient. C’est humide. Plus vert. Des gorges profondes. De la mousse. Des racines. Ça glisse. Des escaliers. Très abruptes en bois. C’est tout à coup très mystérieux. Envie de sortir de cette trace. D’aller m’enfoncer dans ces grottes. D’aller voir ces cascades de plus près. Nous passons le torrent. Prenons des échelles métalliques. La section routière nous ramène sur terre. Les voitures, les camions, fais attention à toi, reste bien sur le côté. Tellement l’habitude d’être seuls en pleine nature.
Puis nous allons fausser compagnie à notre fermeur dans la longue montée sèche vers Finhaut. Je monte à l’aise, sans peine, sans bâtons. Plaisir de retrouver ces sensations où les cuisses sont sollicitées. Et quasiment plus les bras. Moi qui pensais que je n’aurais pas pu réussir sans ces béquilles hi hi. J’ai changé d’avis. Ça me rappelle Madère et ses à pics. J’adore. Là-haut, une voie ferrée, une gare, El Chepe ! Mes amis mexicains sont avec moi. Finhaut. Deux minutes d’arrêt.
Enfin… un peu plus. Car nous n’avons plus du tout peur de cette barrière horaire. À ce check point, il faut être reparti à 10 heures. Il est 9h15. On va l’exploiter au mieux. Pas le feu au lac. Je dévore. Chocolat. Pastèque. Fromage. J’ai cette sensation de faim qui monte de plus en plus. Après la course, je sais déjà que je vais passer mon temps à manger ! On retrouve toujours les mêmes. C’est tellement agréable. Rassurant de voir que tout ce petit wagon va bien. Une photo avec Charles. Un coucou au mari de Cindy. Toujours là, à la soutenir. Les chinois dorment. Certains repartent. Les uns après les autres. Je plaisante avec un type de l’organisation. Encore toi ?! Il est partout. Je le vois à chaque CP ou presque. Un amour ! Et les gens du village, sérieux, concentrés pour nous aider. Encore cette question depuis plusieurs jours… Vous pensez aller au bout ? Bien sûr, quelle question ! On ne se la pose même pas d’ailleurs. C’est étrange. Une évidence.
On prend soin de nos pieds. Il soigne ses ampoules. Je vois bien que ça le fait souffrir. De mon côté, j’ai une chance inouïe. Rien. J’ai eu peur le premier jour car ça s’échauffait bien à l’intérieur mais finalement rien. En revanche, j’ai une douleur aiguë sous la plante des pieds. Le petit coussinet. En enlevant mes chaussettes, rien à signaler. Je m’attendais pourtant au pire vu la douleur, mais rien. Une podologue est là et me dit qu’il s’agit juste de douleurs de compression tout à fait normales. Le pied supporte le poids du corps depuis cinq jours et cinq nuits. Il est tordu, hyper sollicité. Rien de plus normal. Oui. Mais qu’est-ce que ça fait mal !
121e heure
Ces passages de col. Quel bonheur à chaque fois. Une longue, très longue ascension de plusieurs heures et là-haut la surprise. En un instant, un nouveau panorama, une nouvelle ligne de crête, un nouvel objectif qui s’offre à nous. Nous avons quitté le petit village de Finhaut ce matin. En plaisantant. Il y a du bonheur dans l’air. De l’assurance. Du plaisir aussi. La musique résonne comme tous les jours. Comme un rituel, nous écoutons deux trois vieilles chansons. Et on rit.
Que doivent penser Wee et Cindy avec qui nous faisons le yo-yo sur ce sentier ? On s’arrête tout le temps. J’ai froid. Viens on met nos doudounes. J’ai chaud en fait. Viens on enlève nos collants. Et on remonte. D’un bon pas. On les redouble. Ça amuse tout ce petit monde. Il y a une certaine habitude, une connaissance de l’autre qui s’est installée. Le même rythme. Les même sensations. Souvent au même instant. On mange ? Oui. Non. Plus tard. Il y a un serre file à présent. Qui compte bien emmener tout ce petit monde à l’arrivée et est impressionné par ce que l’on est en train d’accomplir. C’est fou comme quand on est en train de le vivre, cela nous paraît presque normal… Il est adorable. Je serai heureuse de le revoir le lendemain, puis le dimanche, à l’arrivée. Un vrai cœur.
Ces montées. Dans les rochers. A y mettre les mains parfois. Dans cette atmosphère adoucie par les nuages bas, au milieu des champs de fleurs aux couleurs encore vives, je les aime de plus en plus ces ascensions. Ce matin-là, c’est facile. Je sens ma douleur commencer à s’estomper. Je me sens invincible. Je cours dans les faux plats. Oui. Ce matin là je suis invincible. Rien ne pourra m’arrêter. On y est. Ensemble. On va le faire ! Wee est surexcité comme d’habitude. Il nous parle de la PTL, du Tor des Géants. Un sacré personnage. Original. Passionné. Attendrissant. Je l’aime lui aussi. Nous montons encore. C’est pentu. On reprend toujours de l’avance sur ces sections raides. Je le laisse souvent un peu devant, je suis là, à mon rythme, qui est aussi le sien. Je trouve ça tellement plaisant de ne jamais avoir vraiment à s’attendre ou à presser l’autre. C’est simple.
Là-haut, on prend le temps de regarder. Quelle beauté. Ce lac en bas. Aux eaux turquoises qui tranchent avec ce vert des pelouses herbeuses tout autour. Les névés accrochés dans les ombres de la montagne. Une randonneuse est là-haut avec nous. On échange quelques mots sur son périple, sur le nôtre. Sur nos différences. Et pourtant, je me sens si proche d’elle. Je m’arrêterais bien à ce refuge au loin moi aussi. Pour prendre le temps. Et nous filons. Après avoir accepté cette barre d’Ovomaltine pleine d’amour. La vie est belle.
124e heure
Oh oui que la vie est belle. J’ai gambadé dans la descente vers le barrage de Salanfe. Cette fois-ci, je n’ai pas pu m’en empêcher. Quelle sensation inouïe de courir ici ! D’esquiver les pièges des cailloux. De poser à peine les pieds au sol. De m’envoler. Il m’a rejoint en bas en longeant le lac. Une fois l’euphorie passée, nous étions fatigués et piqués par le sommeil avant d’atteindre l’auberge ravito du km 282. Papa était là. Il est monté en trombe à pied quand il a compris qu’il n’y avait pas de route pour accéder. Maman est resté en bas, pensant qu’elle allait nous rater. Il se retrouve à tenir le ravito quelques minutes hi hi. Le temps que la dame nous conduise aux chambres dortoirs. Que c’était bon de le voir. Notre sherpa. Avec nos sushis. Ah ah ! Attentif. Prévenant. Merci tellement.
Une heure de repos en haut du lit superposé. Une vraie escalade pour monter. Il me met une chaise pour que j’arrive à en redescendre. Une heure merveilleuse sur cet oreiller et sous cette petite couette. Il en faut peu pour être heureux. Le réveil est doux. Puis remuant. Un homme entre et réveille tout le monde. Et cherche un numéro de dossard. En disant qu’il est 17h30. Mais pas du tout monsieur il est 16h30 ! Il insiste, moi aussi. Ah oui. Bon, c’est pareil, il faut qu’ils se lèvent. Cet homme est brut de décoffrage. On se regarde. Et quand il ressort, on rit. Ébahis. Encore une scène complètement irréelle. Il y a Cindy et Wee qui dorment. Ils n’ont rien entendu. Tout va bien.
Quelques dizaines de minutes plus tard, nous sommes là, le long du lac, au-dessus des vaches. Perdus dans le son des cloches qui résonnent. Nous partons pour le dernier col du jour. Le dernier à 2500 m. Sans savoir que ce sera certainement le plus beau de toute cette semaine pour nous.
1 Comment
J’ai moins laissé filé le temps dis donc pour cette troisième lecture. Je lisais le deuxième volet hier soir, avant le coucher, comme je lis des chapitres de mon livre de chevet. Tu écris si bien Emilie. La nuit dernière, crois-moi si tu le veux, j’étais avec vous dans mes rêves dans cette extraordinaire expérience que tu nous livres. Oui, c’est tellement bien écrit qu’il ne peut en être autrement : comme si nous le vivions avec vous. J’étais un peu étrange ce matin au réveil, étrange agréable impression d’avoir été avec vous.