Dossard 755
Dossard 755. Si on additionne 7+5+5, ça fait 17, 1+7, ça fait 8. En numérologie, il paraît que c’est un chiffre synonyme de force et d’audace. A J-1, je me rassure comme je peux… Car il faut bien l’avouer, je suis impressionnée par ce qui m’attend sur ces sentiers de Madère. Cette île, c’est mon petit paradis. Depuis que je l’ai découverte il y a deux ans, j’en suis tombée littéralement amoureuse. Et je m’étais promis d’y revenir pour courir le MIUT, le Madeira Island Ultra Trail.
Me voici donc à Machico, en train de récupérer mon dossard au milieu de centaines d’autres traileurs aguerris. Je ne m’y ferais toujours pas. A côté de ces gaillards, je me sens encore comme une imposteur. Mais pourtant je sais aussi intérieurement que je suis à ma place. Je ne suis plus une débutante maintenant. Je retrouve Nicolas pour le briefing d’avant course et la conférence de presse. Du beau monde sur cette étape du circuit mondial. Et moi, le petit gabarit normand ! Verdict après 30 minutes de présentation du tracé : ça ne va pas être toujours facile. En fait, non, je retire ce que je viens de dire. Ca ne va jamais être facile ! 115 km et 7100 d+, on était tous prévenus et consentants.
Mes jambes sont prêtes à affronter les pentes, la tête est opérationnelle et remplie d’envie, mais il y a quelque chose qui me taraude depuis quelques jours. Comment vais-je gérer cette 2e nuit ? Car oui, il y aura une 2e nuit à passer dehors. Je pense mettre environ 30 heures pour boucler le tracé. Cela signifie une arrivée pas loin de l’aube. Aurais-je la force de tenir debout ?
Vendredi 21 avril 2017. 10h. Mon réveil sonne. Je pense directement : Jour J. Nous y voici Mimi. J’essaie de bien manger, je prépare méticuleusement mon sac de course. Je prends ? Je prends pas ? Je n’aurai aucune assistance sur le parcours et je ne laisse pas de sac à la base vie. Tout sera avec moi. En permanence. Je prends juste des chaussettes et un vêtement chaud de rechange pour le confort. Le reste est essentiel. Lampes frontales et batteries, nourriture, eau, crème solaire, visière, bluff, gants, téléphone pour les secours (et les photos) et Rico bien sûr ! J’attache solidement mes petits drapeaux de prières népalais au sac. Pour me protéger. Pour nous protéger tous. J’aime bien ce petit rituel d’avant course. Le début de la grande aventure !
Il est 21h à Machico. Les traileurs ont envahi les hauteurs de la ville. Tous à la file pour monter dans les navettes qui nous amènent au départ, à Porto Moniz, de l’autre côté de l’île. Je suis sereine à présent. Tellement heureuse d’être là. Ma peur s’est évanouie. Et je me dis que je ne pars pas à la guerre tout de même ! Serait-ce parce que l’accent québécois me rassure ? Je suis avec Sébastien Coté, l’organisateur de l’Harricana du Canada, Jessy Forgues, la grande championne de la belle province, David Jeker et Vincent Houle. Et c’est l’fun ! Nous croisons les Waa boys, les gars du team Waa, David en fait partie. Je retrouve donc Nico et Rémi. Le monde du trail est tout petit ! Tout le monde a le sourire des grands jours. Quelle bande de chanceux nous sommes ce soir ! Jessy me demande « t’es tu dans le sas élite ? ». An non ma belle, moi je suis tout au fond derrière !
Je quitte tout ce joli monde et vais me placer dans le peloton. Je suis émue d’être là. Je pense à cet instant où, en 2015, je découvrais dans les rues de Funchal une vidéo promotionnelle de l’ultra trail de Madère et je m’étais dit que dans deux ans, ce serait moi. Avec de l’envie et une bonne dose de volonté, on arrive à tout. Enfin, pour le moment, je ne suis pas arrivée ah ah !!
Minuit à Machico
Minuit ! Quelle ambiance ! Une foule dense nous accompagne dans les rues de Porto Moniz. C’est parti. Allez hop, on y va, en route pour l’aventure (on n’y résiste pas). Et ce qui est bien, c’est que l’on est tout de suite dans le bain justement. Une belle petite montée sèche de près de 400 d+. En lacets. En contrebas, les lumières de la ville s’éloignent à une vitesse folle. Il fait bon cette nuit. Je me sens terriblement bien. Moi qui habituellement a besoin d’un peu de temps pour me mettre en route, me plonger dans la course, là je suis tout de suite en phase avec ce qui m’entoure. Et quand dans la descente, le long des levadas, tu entends des cris, des cloches, comment veux-tu ne pas être heureux ? C’est joli dans la nuit noire ces serpentins de lampes frontales qui avancent tranquillement. A Ribeira de Javela, c’est un peu le Tour de France. Le maillot jaune, François Dhaene, doit déjà être passé depuis 20 minutes, mais les encouragements sont toujours aussi forts. Je tape dans les mains qui se tendent vers moi. Ce pont à traverser, je ne l’oublierai pas de sitôt.
A présent, en route vers Fanal. Première vraie difficulté. Ne pas se faire surprendre par ces 1100 d+. Un peu de goudron pour quitter la ville puis du sentier. Encore quelques mamies en robe de chambre sur le palier et quelques hommes qui discutent en terrasse, puis plus personne. Seuls nous et nos baskets. J’entends mon prénom. Tiens, Nico et Rémi sont là. Tiens, je vais peut être un peu trop vite alors ! Mais bon je me sens facile. Je garde mon rythme de croisière. Tant que ça monte à l’aise, autant en profiter, ça ne durera pas, ça je le sais ! Et ces deux premières barrières horaires ne sont pas à prendre à la légère. Alors ne trainons pas trop.
Premier check point. Fanal. CP1. 14 km et 1500 d+. Une bonne petite entrée en matière ! Tu m’étonnes que je n’ai pas froid. Je me rue sur les bananes et les oranges. Tiens du chocolat. Non. Pas envie. Juste des oranges, des oranges, des oranges ! Alex me salue. Merci les réseaux sociaux pour ces rencontres. Et hop, derniers petits efforts en sortie de ravito pour atteindre la descente très technique vers Chao de Ribeira. Je crois que c’est à ce moment là que j’ai mis le pied dans l’eau et la boue jusqu’aux chevilles. Merveilleux. Pur jus. Dommage, l’humidité va rester quelques temps. Bonjour ongles noirs à venir hi hi.
« Revoilà Emilie ! ». Ah tiens Rémi, c’est toi ! Nous papotons et les kilomètres défilent. Oui la descente est difficile, très pentue, les rochers affleurent, le vide à côté (que l’on devine car on y voit pas grand chose à vrai dire !) mais ça ne glisse pas trop et ça c’est plaisant. On peut se jeter dedans tranquillement sans stress. Ca nous réchauffe bien les gambettes. Je comprends que les bâtons, ça peut aider mais en même temps, je n’en ai pas envie, je préfère mettre les mains si besoin plutôt que d’avoir deux machins dans les mains en permanence. Un choix.
A peine une heure plus tard, me revoilà en train de dévorer oranges, bananes et patates douces. J’ai une faim de louve (Harricana?), ce n’est pas classique en début de course. Mais tant mieux si j’avale, c’est toujours ça de pris. On recharge les flasques d’eau. Un petit pipi aux toilettes (oui vous saurez tout, préparez vous au pire ah ah). Nico arrive et on repart tous les trois en route pour là haut, à Estanquinhos.
Un ticket pour les étoiles
J’ai le temps de décortiquer les tatouages aux mollets de Rémi. Son bouddha veille sur moi dans l’ascension. En tout cas, c’est ce que j’ai pensé à cet instant là en souriant. Et il a filé. J’ai pris mon petit rythme. Avec mes micro pauses pour faire redescendre la pression et mes arrêts tous les 200 à 300 mètres de dénivelé positif pour reprendre de l’énergie. Concentration. Je commence à sentir la fatigue. Il fait toujours nuit noire et j’ai déjà près de 6 heures de course dans les pattes. Dans la forêt, ça sent divinement bon. J’adore cette odeur de fleurs qui chatouille mes narines. Mais je commence à avoir froid là haut sur le plateau. C’est le vent et la fatigue sûrement. J’aimerais tellement voir le paysage maintenant. Ce plateau doit être magnifique. Je crois me souvenir où nous sommes.
La lune et les étoiles sont là. Elles nous ouvrent la voie et nous regardent aussi probablement un peu perplexes. En même temps, je ne sais pas qui sont les plus fous ? Nous coureurs ? Ou bien tous ces spectateurs qui nous attendent et nous encouragent au milieu de la nuit ?
La lumière est là. Au loin. Estanquinhos. Sa grande tente de ravitaillement, ses tables bien garnies, ses bénévoles toujours aux petits soins. Nico est là. Il me dit être en petite forme. J’avoue avoir un coup de barre aussi, une terrible envie de m’allonger et de dormir. Allez, le soleil va bientôt se lever, ça va nous mettre un coup de fouet, enfin j’espère ! Un bayonnais, pote de Benoit Cori, est là aussi. Il sera mon fil conducteur sur le MIUT, mais ça je ne le sais pas encore…
Quelques escaliers plus tard
Le voilà mon momentum tant attendu. Voilà pourquoi je cours. Pour vivre ces levers de soleil magiques là haut dans la montagne. Pour découvrir ces horizons rosés au milieu de ce bleu nuit pendant quelques minutes. Comme une récompense d’une folle nuit passée à galoper. Et la descente est plaisante. Certains n’ont pas l’air d’aimer ces pierres qui roulent. Moi ça me va. Je prends. On s’en accommodera.
La ligne de crête est superbe. J’aperçois la mer en contrebas au loin. Cette côte nord que j’aime tant, du côté de Sao Vicente. Sauvage. Luxuriante. C’est la pause photo pour tout le monde ! La journée promet d’être splendide, la vue est dégagée, on va se régaler !
Et me voilà qui file dans la descente ! J’adore ça ! Je sautille, je suis solide sur mes jambes avec les bras qui font balanciers pour garder l’équilibre. Les levadas sont partout, on les longe à gauche, puis à droite, puis à gauche. L’eau s’accélère quand la pente se fait plus brutale. J’aime entendre ce clapotis. Et toujours ces odeurs… Quel plaisir d’être là ! Je ne voudrais être nulle part ailleurs. Les kilomètres défilent, je double, c’est vraiment mon momentum. A l’aise. Bon, il reste 80 kilomètres hein, ne nous emballons pas non plus ! Ca calme quand on y pense hein !
A Rosario, Audrey est là, en forme. Nico a meilleur mine, ça fait plaisir. Je mange toujours mes bananes et fait le plein de vitamine C (mais qu’est ce que j’ai avec les oranges aujourd’hui nom de Diou?!!). Du pain d’épices aussi mais il faut mâcher, j’ai un peu la flemme…
Je repars pour Encumeada toujours avec le sourire. 10 kilomètres de bonnes sensations après 3000 d+, ça ne se refuse pas ! L’ascension vers Encumeada est donc assez « rapide » malgré les 600 d+ à encaisser. Certes il y a ces put*** d’escaliers interminables. Partout. Tout le temps. Depuis des heures déjà. En rondins de bois, en pierres, en terre. Je me demande pourquoi ils n’ont pas fait d’escalators ? Après tout, il y a bien des tunnels et des routes dans les endroits les plus improbables sur cette île ! En montée, ça passe. Mais en descente, ça va être un beau carnage pour les cuisses !
C’est luxuriant en tout cas par ici. Nous pénétrons au cœur de l’île, les montagnes nous entourent partout. Et ce ciel bleu. Et ces plantes grasses. Et ces fougères. C’est poétique… Une rapide descente sur la route (tiens mon ombre est vachement immense, on dirait un échassier !) et des encouragements toujours bons à prendre, et en français s’il vous plait !
Je pénètre dans l’hôtel restaurant aménagé en ravito sous les applaudissements. Et je peux vous dire qu’ils vont avoir un sacré coup de ménage à faire ce soir ! Nous avons ruiné la grande salle de réception. Oui, après plus de 10 heures de course, je pense à la serpillère, et plein d’autres trucs étranges… Je m’assois un peu. J’avale tomates, bananes et oui, encore des oranges. Il y a des plats chauds. J’ai pris une soupe à Estanquinhos mais là, c’est du riz à la viande. J’hésite. Pas trop envie. Je crois que j’ai fait une erreur à cet instant. J’aurais du prendre le temps et me forcer un peu. Les fruits c’est bien, mais ça ne nourrit pas son homme (ni sa femme). La fatigue commence à se faire sentir. Globalement.
Un ravito schtroumpfs qui piquent
Je m’en aperçois lors de la « petite » côte qui longe une énorme canalisation d’eau. Les jambes répondent pas trop mal mais c’est le corps dans son ensemble qui ralentit le rythme. Je lève le pied, à mon grand regret. Cette fois-ci, le 50e kilomètre, habituellement aérien, léger, facile, ne sera pas mon momentum, il est arrivé avant, c’est terminé. On ne peut pas tout avoir ma petite dame…Heureusement, j’avance encore pas trop mal sur les portions un peu plus plates. Et le paysage est sublime. Les genets apparaissent. D’un jaune éclatant. Comme ce soleil brûlant. Je double une mère et sa fille, engagées sur l’Ultra, le 80 km, qui me redoublent, que je redouble sans cesse. Elles sont belles. Elles m’impressionnent toutes les deux.
Là ça y est. J’en ai ras le bol. La pause s’impose. Dès que tu t’assois sur le bas côté, tout le monde s’inquiète. Depuis quand on en peut plus se badigeonner de crème solaire tranquillement comme à la plage et se faire une pause bonbons ?! Oui mes schtroumpfs qui piquent peuvent vous sauver la vie. Le petit plaisir de la vie qui rassure. C’est difficile mais ça va passer. Ca passe toujours non ? Je bois régulièrement, indispensable sous le cagnard du midi. Et ça remonte. Non mais ça ne s’arrêtera donc jamais ? Je me bourre la tête de pensées positives. Allez Mimi, déjà 4500 d+ de fait, c’est bien. Ca marche. Pas tout le temps…
Le sentier est merveilleux, ça monte à flanc de montagne. Qu’est ce qu’il fait chaud ! J’espère avoir assez d’eau jusqu’à la base vie. Tiens, tu veux un bonbon ? Je rencontre Xavier sur le chemin. Et j’engloutis la fin de mon paquet. Comme je n’en ai pas eu encore assez, voici une descente bien pentue pour achever mes cuisses, mes mollets et mes pieds (pas de doute, les ampoules ont fait leur entrée fracassante sur mes gros orteils !). On bouffe de la poussière en descente, le terrain est aride. Warning : ne pas tomber, c’est sec mais cailloux et sable peuvent être très vilains si on n’y prête pas attention ! Ah oui, les bâtons. Ca doit soulager. Mais bon, je n’en ai pas, c’est comme ça !
Montée en enfer
Arrivée à Curral das Freiras. Je me sens mieux dans la courte montée en ville. Et je suis étrangement bien réveillée. Depuis que le soleil a fait son apparition ce matin, aucun problème de sommeil. Parfait. Les barrières horaires sont larges. Ca aussi, ça me réconforte. J’ai deux heures d’avance. Le temps d’avoir quelques déboires à gérer si besoin. A la base vie dans le gymnase, je récupère comme je peux. Assise. Silencieuse. Un peu ailleurs. Mais encore lucide. Je tente d’avaler la viande hachée. Heureusement que ce machin est pré mâché, sinon je ne pourrais pas en faire grand chose hi hi. C’est ça en fait, j’ai pris 50 ans d’un coup. Moi, ma nourriture mixée et mes courbatures de mémé ! Je ris… mais ce n’est pas drôle ! Tout le monde se change, se dorlote. J’ai la flemme. De toute façon, je n’ai pas de sac d’assistance. Je suis focalisée sur moi et moi seule. Et aucune envie d’enlever mes chaussures et mes chaussettes toutes noires. C’est ma seconde peau jusqu’au bout. Et puis c’est tout. Bon bah c’est pas le tout mais cela fait 30 minutes que je suis là. Quand faut y aller, faut y aller… La plus belle portion, celle que j’attends arrive ! L’ascension vers le Pico Ruivo. Près de 1400 d+ à encaisser sur 10 km. Il ne va pas falloir pleurnicher.
Je n’ai pas pleurniché. Mais je me suis trainée pendant 4 heures. Au début, ça allait. Mais les micro pauses sur rochers se sont rapidement multipliées. J’étais comme ces arbres morts sur le bas côté. Une vraie souche. Violente envie de dormir au milieu de ces pics. J’ai les yeux qui piquent, ça commence… Un type est avachi sur un gros rocher, il dort comme un bébé. Je rêve d’être lui, de le pousser et de prendre sa place. Non. Hors de question. Trop dangereux. Je serai capable de ne me réveiller que… demain ! Quelle idée aussi, moi la marmotte, de jouer à ne pas dormir pendant 48 heures !
Ca monte. Encore. Toujours. Sans fin. J’entends les bruits des bâtons qui cliquettent et me dépassent et s’éloignent. Je suis hors service, débranchée, batterie à plat. Même les bonbons n’ont plus d’effet (bordel, là c’est grave !). Je n’ai envie de rien. Je fais 10 mètres, allez avance Milie. Pour la première fois depuis 65 km, 5500 d+ et 16h de course, je doute sérieusement. Il reste 50 bornes bordel de merde ! Et quelle idée d’avoir cru que tu pouvais faire la Diagonale des Fous. Franchement, tu ne vaux rien là !
Stop. On arrête les conneries. Ressaisis toi un peu Mimi ! Tu racontes n’importe quoi. C’est bien ce que tu fais. Prends soin de toi un peu, écoute ton corps et ça va passer. Trouve le rythme. Ne lâche pas dans la tête, le corps, tel un diablotin, ne demande que ça. Les nuages rentrent là haut. Parfait. En plus, je ne vais rien voir. Oh mais ta gueule petite voix démoniaque ! Ca suffit merde ! Tais toi et avance.
Bon, le problème, c’est quand tu crois être arrivée et que ça monte et ça redescend et ça remonte et… Les montagnes russes sur mon île portugaise. Je suis au-dessus des nuages. Et quelque fois le soleil brille à nouveau. J’observe la mer. C’est toujours magique de voir l’océan en haut d’une montagne, je ne m’en lasse pas.
Les derniers 300 d+ sont pourtant un calvaire. J’ai froid. Le vent souffle. Pas le courage de sortir ma veste. On n’est pas sortis de l’auberge ma chérie… Et là voilà cette casa de Pico Ruivo. Enfin. Sauvée. En pénétrant à l’intérieur, l’ambiance a changé, c’est silencieux, les visages sont terriblement marqués. Quand je pense que François Dhaene doit être pépère à l’hôtel, douché, interviewé mille fois, repu et tranquille, ça me dégoute ! Comment font ces types pour aller aussi vite ? J’ai l’air hagard. Je m’assois car je crois que sinon je vais tomber. Je n’ai envie de rien. Nauséeuse. Fromages, pains d’épices, cacahuètes, tucs… Non je ne peux pas mâcher et avaler ça. Il y a une chose qui me fait envie. Une seule. Une orange. Et il n’y en a pas. Je reprends un Pepsi. Il doit y avoir de la caféine là dedans car tout à l’heure ça m’a fait du bien.
Et bien ma belle, tu t’es mise dans un sale état sur cette portion ! Je me couvre pour aller affronter le froid et sors la frontale pour passer les tunnels à venir. Quand il le faut, il le faut…
A suivre…
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